L’affaire Colin Pitchfork : La révolution de l’ADN dans les enquêtes criminelles
Un exemple emblématique tiré de Le Petit Livre du True Crime concerne l’utilisation pionnière des empreintes génétiques pour résoudre un double meurtre dans le Leicestershire, en Angleterre, dans les années 1980. Cette affaire marque un tournant historique dans l’histoire médico-légale.
En 1983 et 1986, deux jeunes filles, Lynda Mann et Dawn Ashworth, furent retrouvées violées et assassinées dans des circonstances similaires. Richard Buckland, un jeune homme de la région, fut initialement suspecté après avoir avoué l’un des meurtres. Cependant, les enquêteurs souhaitaient confirmer son implication dans les deux crimes. Ils firent alors appel au Dr Alec Jeffreys, inventeur de la technique révolutionnaire des empreintes génétiques.
Le processus consistait à comparer l’ADN prélevé sur les scènes de crime et celui des suspects. Les résultats furent stupéfiants : l’ADN des deux victimes correspondait à celui d’un seul et même individu, mais il ne s’agissait pas de Richard Buckland. Grâce à cette avancée, Buckland devint la première personne innocentée par l’ADN.
Pour identifier le véritable coupable, une vaste campagne de prélèvements ADN fut menée, impliquant plus de 4 000 hommes de la région. Après plusieurs mois, une révélation éclata : Colin Pitchfork, un boulanger local, avait convaincu un collègue de fournir un échantillon à sa place. Ce subterfuge fut découvert, et l’ADN de Pitchfork correspondait parfaitement à celui retrouvé sur les deux victimes. Il avoua ses crimes et fut condamné à la prison à perpétuité.
Cette affaire est un exemple marquant de l’impact de l’ADN comme outil médico-légal. Elle démontre non seulement son pouvoir pour confondre les coupables, mais également son rôle essentiel pour innocenter les personnes injustement accusées. Depuis, l’empreinte génétique est devenue une méthode incontournable dans les enquêtes criminelles.