D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être quelqu’un. Sortir du lot, être différente. Jamais je n’ai voulu choisir un parcours classique. Quand mes potes de classe pensaient à leur avenir, je réfléchissais à la meilleure façon de repousser les limites. De m’autodétruire.
Tout y est passé ; dépendances, addiction aux drogues, addiction à l’Amour, colère, haine de soi, haine des autres. La rue, les squats, la débauche, le mal physique, le mal psychique. J’essayais de trouver le plus laid car il représentait ma beauté. Ma propre vision de la vie biaisée. Je vendais mon Amour Propre pour me perdre dans les Amours sales.
Aujourd’hui, tout ça est loin, mais pourtant encore tellement présent. Ça tape fort, parfois. Et ce qui tape fort, c’est la voix de toute une jeunesse désabusée, paumée, en colère, pas assez entendue, et surtout, pas assez écoutée. Une jeunesse cataloguée. Cet ouvrage, ce témoignage, c’est la voix de cette jeunesse que l’on pense perdue, mais qui pourtant crie si fort pour être écoutée. Les chroniques d’une ado désabusée, racontée par une adulte qui n’a pas abandonné.