La première enquête de Mina Lacan, profileuse
« Moi, Hannibal Lecter, il ne me fait pas peur. Il ne me fascine pas non plus. Non. Il me fout la rage. Une bonne vieille rage des familles qui serait capable, pour le coup, de m’empêcher de dormir. Le truc qui te prend dans le ventre, juste en dessous du nombril, et qui ne te lâche plus jusqu’à ce que tout ait été mis à plat, et qu’on sache de façon claire ce qui s’est passé, comment ça s’est passé et si possible pourquoi. Ces mecs-là pensent que c’est eux les patrons. Eux qui décident, qui manœuvrent, qui fomentent leurs saloperies. Et qu’ils sont si malins, ou si puissants, ou si tarés, que c’est eux aussi qui auront le dernier mot. Ça arrive, mais pas toujours. C’est pour ça que je suis là. Que je veux être là, avec Clarice, Micki, ma chère Lygia et quelques autres rageuses, de plus en plus j’espère. Mon boulot à moi, c’est que ça arrive le moins souvent possible. Qu’on arrête le massacre. Qu’on l’empêche, dans le meilleur des cas. Et qu’on les mette hors d’état de nuire davantage.»
2002. Mina Lacan, 25 ans, passionnée par les sciences du comportement, a convaincu la gendarmerie nationale, où ce métier n’existait pas, de créer pour elle un poste de profileuse. Avant que ça commence est sa première enquête. Si elle ne parvient pas à la résoudre, elle perd tout espoir d’imposer au sein de la Gendarmerie cette façon inédite de travailler.