« Un dernier regard à mon reflet dans le rétroviseur. Une mèche de cheveux que je remets en place, une moue, mon nez se plisse, les légères rides autour de mes yeux s’accentuent. Et dire qu’à vingt-cinq ans, je trouvais qu’elles me donnaient du caractère. Quelle connerie ! Mon pouls s’emballe. Nouvelle vie, nouveau départ. Les entretiens, d’ordinaire, c’est moi qui les mène. Celui-là, je compte bien le réussir. Je veux ce logement, je veux vivre sur l’île, je veux la vue mer. Je veux les apéros au soleil couchant, le sable entre mes orteils, la traversée vers le continent tous les matins du monde. Je veux du rêve, de l’amour, de l’espoir, bordel. Je les mérite. Foufoune Power ! Mon poing frappe le volant, plus fort que je ne l’aurais souhaité. Je suçote l’endroit où ça fait mal, ferme les yeux. It’s the final countdown. Ça chante dans ma tête. Oui, dernier compte à rebours.
Et je remporterai la manche. Je suis prête. »
Une île méditerranéenne, une belle maison, vue mer, des chambres à louer, seulement à des femmes. Idyllique, pourrait-on penser. Mais autour de Laurette, la propriétaire de 85 ans, on meurt un peu trop. Dans cette galerie de portraits de femmes, il est bien difficile de savoir qui est victime ou qui est coupable. Ou les deux.